Je vous propose dans ce billet des cartes mentales que j’ai réalisées à la lecture de la troisième partie de l’ouvrage de Philippe Boisseau, Enseigner la langue orale en maternelle, Retz, Collection Comment faire ?, 2005.
L’introduction de cette partie présente les cinq conditions de la réussite de l’enseignement de la langue orale en maternelle :
- Constituer des petits groupes
- Multiplier les séances (travailler le thème dans des situations diversifiées)
- Maitriser la démarche de l’album écho [voir le travail de Véronique Favre sur les albums échos numériques et celui du Lycée français Mlf de Castilla y León.]
- Bien choisir les albums de littérature
- Tenir compte de la ZPD [Zone Proximale de Développement] de chaque enfant
Cette troisième partie est divisée en trois axes de travail :
- La syntaxe
- Le vocabulaire
- L’articulation
Chapitre 1 : Encourager la construction de la syntaxe
Philippe Boisseau explique d’abord les différentes structures des phrases produites à l’oral par les enfants de l’école primaire. Il attire notre attention sur le fait que moins de 2% des phrases produites par les enfants du primaire ont la structure de la phrase déclarative simple, base de l’écrit. Il nous rappelle ainsi que la langue orale est une langue différente de la langue écrite et que son enseignement doit en tenir compte.
Cette carte présente les différentes structures des phrases produites à l’oral.
D’après Philippe Boisseau, pour encourager la construction de la syntaxe, l’enseignant doit aider l’enfant à :
a) Diversifier ses pronoms
b) Construire un système de temps de plus en plus efficace
c) Complexifier sa syntaxe
a) La carte suivante synthétise les étapes de l’acquisition des pronoms par les enfants de maternelle et propose des exemples de l’étayage pouvant être apporté par l’enseignant pour aider l’enfant à diversifier les pronoms à sa disposition.
b) La carte suivante explique la construction du système des temps chez l’enfant de maternelle et propose des exemples de situations et d’étayages permettant à l’enseignant d’aider à accélérer cette construction chez l’enfant.
c) La partie complexification de la syntaxe orale est plus… complexe.
Avant de nous indiquer des pistes pédagogiques pour aider l’enfant à complexifier sa syntaxe orale, par addition et enchâssement des phrases de base (pronom + GV), l’auteur nous rappelle que la montée de la complexification amorcée en moyenne section de maternelle se prolonge tout au long du primaire. Il nous indique aussi qu’elle est moins rapide chez les enfants de milieux populaires que chez les enfants de milieux favorisés, comme le montre ce graphique.
Il illustre ces écarts par deux exemples de productions en GS dans une même classe de ZEP à partir du même support :
Enfant 1 : « Moi, j’veux dire QUE QUAND on va aller chez les correspondants, j’vais pouvoir faire du vélo PARCE QU’è me dit […] QU’è va m’prêter le sien, ma correspondante. »
Enfant 2 : « Moi i faire du vélo. I dire ça. »
Pour l’auteur, il semble indispensable de mettre en place une pédagogie volontariste du langage pour compenser ces écarts dus à des différences de pratique du langage en famille.
Philippe Boisseau indique aussi que, si tous les enfants parviennent à une complexification de la syntaxe, celle-ci se fait par addition de formes élémentaires. Il rappelle que la phrase déclarative, forme de base de l’écrit, est très peu présente à l’oral au primaire et apparaît surtout au secondaire.
La capacité de produire des phrases déclaratives à l’oral se fait en deux temps, comme nous le voyons sur cette carte :
Comme la phrase déclarative, ne représente que 1% des phrases produites à l’oral par l’enfant de maternelle (et 4% des phrases au CM), l’auteur attire à plusieurs reprises l’attention du lecteur sur la construction des phrases que l’enseignant propose à l’enfant pour l’accompagner sur le chemin de la complexification. Il insiste sur la présence indispensable des i, des y’a et des y’a… qui… en tête des phrases, béquilles sans lesquelles l’assemblage ne peut avoir lieu, et cela de la maternelle jusqu’à la fin du primaire. (Complexifier sa syntaxe orale, ce n’est pas parler comme un livre !)
À venir :
– Des pistes pour l’élaboration progressive du vocabulaire
– Des pistes pour accélérer l’acquisition de l’articulation
Merci beaucoup ! Belle synthèse sur les bases théoriques qui nous font défaut ..un livre à lire cet été, c’est sûr !
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